Vieillissement démographique et financement des régimes de retraite : un enjeu majeur qui persiste

Le vieillissement de la population s’accentue : 26% sont représentés par des seniors de plus de 60 ans en 2023, soit un Français sur quatre. La croissance de ce vieillissement s’accélère et cette proportion est estimée à 1 Français sur 3 en 2040.

Ce qui génère des conséquences palpables sur l’économie et, en particulier, sur l’approvisionnement des caisses de retraite. En effet, la diminution du nombre de travailleurs actifs par rapport au nombre de retraités met sous pression les régimes de retraite par répartition qui reposent sur la solidarité entre les générations.

 

Les causes du vieillissement démographique

Trois facteurs principaux sont à l’origine de ce phénomène : 

  • l'augmentation de l’espérance de vie grâce aux progrès de la médecine
  • la baisse de la fécondité, les couples préférant inscrire parmi leur priorité leur carrière professionnelle
  • l’émigration, avec le départ chaque année de jeunes actifs vers d'autres pays

 

Insuffisance des cotisations, dégradation de l’équilibre financier

Les conséquences sur les régimes de retraite se font de plus en plus ressentir. Comme abordé plus haut, la diminution du nombre de cotisants entraîne une baisse des recettes des régimes de retraite, tandis que les dépenses liées au paiement des pensions augmentent.

À cela s’ajoute la dégradation de l'équilibre financier. Les régimes de retraite par répartition peuvent se retrouver confrontés à des déficits croissants, ce qui menace leur pérennité.

 

Les réformes de retraite et la revue à la baisse des pensions

Les pouvoirs publics sont alors amenés à réformer les retraites au fil du temps, en tenant en même temps compte de l’inflation et de l'érosion du pouvoir d’achat des seniors.

Ces réformes peuvent toucher de multiples cordes sensibles, dont le recul de l’âge de départ à la retraite ou encore la réduction du montant des pensions – ce qui ne peut pourtant être envisagé face à l’augmentation du coût de la vie. Le projet de loi de finance a d’ailleurs récemment prévu une sous-indexation des retraites, avec une revalorisation des pensions à 0.8% seulement pour 2025 et une prise d’effet en juillet, au lieu du 1er janvier. Cela n’a toutefois pas été validé face à la pression des députés de la droite à l’Assemblée nationale.

Rappelons en effet que le président du groupe de la Droite républicaine et le gouvernement se sont mis d’accord en coupant la poire en deux : la revalorisation des retraites de la moitié de l’inflation, soit 2.2%, et la prise d’effet le 1er janvier 2025.

 

Le recours au développement de la retraite par capitalisation

Cette mesure incitative fait partie des solutions pour faire face aux incertitudes liées aux réformes de la retraite et à la baisse des encours des caisses de vieillesse.

Contrairement à la retraite par répartition, suivant laquelle les cotisations des actifs servent à payer les pensions des retraités actuels, celle par capitalisation repose sur le principe de l'épargne individuelle. Les cotisations versées sont investies sur des marchés financiers et les revenus générés constituent le capital retraite de l'individu. À la retraite, les sommes et les gains sont convertis en rente viagère ou  retirés sous forme de capital – avec la possibilité de combiner les deux options. C’est le cas du placement propulsé par la loi PACTE depuis octobre 2019 : le Plan d’épargne retraite PER.

 

Parmi les nombreux avantages de la retraite par capitalisation s’inscrivent l’adaptation aux évolutions économiques grâce à la diversité des supports d’investissement et à la flexibilité des conditions d’alimentation et de retrait des sommes à terme. Ce, à la différence de ce que propose le régime de retraite par répartition.

Les risques financiers sont toutefois à considérer, en sachant que la valeur des placements peut fluctuer, ce qui expose les retraités à un risque non négligeable de perte en capital.

jopimmo.fr